Eklekto et l’Usinesonore présentent off, une création de Mathias Spahlinger

off pour six caisses-claires est basée sur la forme et le concept d’un plan de ville. Dans sa totalité, l’oeuvre représente environ deux heures de musique. Cependant, l’oeuvre ne doit jamais être interprétée intégralement. Des segments de l’oeuvres de différentes longueur peuvent être combinés, assemblés, et se succéder en respectant certaines règles données. On passe ainsi, comme lorsque l’on se déplace dans une cité, par des carrefour où l’on doit s’arrêter, repartir, changer de sens, etc…

Une première version de off a été créée à Zürich en 1993. Cette partie se composait essentiellement du jeu des 6 interprètes répartis dans toute la salle, qui s’échangent un motif rythmique régulier. Sous l’impulsion de Christoph Brunner, j’ai ajouté une nouvelle partie à cette pièce, et retravaillé le tout, créant ainsi une version de off combinant les deux parties de 1993 et 2011.

La mesure, la métrique, le rythme et le tempo interdépendants simultanément dans l’histoire de la musique tonale qui mène au XXe siècle. Depuis l’arrivée de la musique dite « contemporaine », ces paramètres deviennent indépendants les uns des autres. De cette observation sont ressortis trois modèles de réflexion dans le matériel de 2011 :

1. dans la somme de rythmes constants, qui sont modifiés par la désinstrumentation ou alors qui semblent se modifier

2. l’influence de l’articulation (frotter ou frapper avec des balais de jazz) sur notre perception du rythme, que nous subordonnons à l’écoute

3. l’utilisation de figures de la technique de tambour tradionnel (« paradiddle » dans toutes les combinaisons) qui produit, même si on l’exécute avec une régularité parfaite, une certaine énergie et articulation corporelle particulière.